Ecrire

Longtemps je voulais écrire sur le vide qui emplissait ma tête, longtemps je n'ai su que décrire des moments dépressifs, triste représentation de mon théâtre mental. Comme je m'étais donné un délais, dix ans se sont écoulés, ponctués de temps en temps par quelques rares poèmes, forme privilégiée pour sa courteté. Et alors que s'achève ma dernière année, je découvre non sans peine, les joies de se laisser aller, de rêver à des histoires, de les coucher sur du papier, imparfaites, faites de bribes, de notes, de paraphrases de ce qui deviendra un jour un récit.

Après-midi d'automne

Assise à mon bureau, je vois des gens passer sur le trottoir, à travers la baie vitrée. Les feuillages des arbres s'agitent sous le vent frais d'octobre, quelques rayons de soleil percent le ciel. J'imagine que je me promène dans un parc, les couleurs chatoyantes de la nature réchauffent mon âme esseulée. Je marcherais pendant une petite heure, le temps de digérer mon déjeuner, le temps d'apprécier le froid pour mieux me blottir dans un fauteuil moelleux, au coin d'une cheminée, tenant dans mes mains bien serrées, un chocolat chaud, dont l'arôme m'envelopperait jusqu'à m'enivrer.

Triste désert

Les mots se forment sur mes lèvres mentales comme les roses des vents sont sculptées par les grains de sable au gré du désert en mouvement.
Bien souvent les dunes de mon désert se figent, restent en suspens, cristalisant les mots, retenant mes pensées, un grain de sable est coincé sûrement, enrayant les rouages de mon inspiration.